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François Vidil
(1927-2013)

 
François   François venait d’avoir 86 ans. Il est décédé à Versailles dans un centre de soins palliatifs le 3 novembre 2013.

    Il est né dans le nord de la France où
son père travaillait pour les mines, mais toute la famille (7 enfants dont François était l’aîné) est partie s’installer à Versailles.

    En 1953, François s’oriente vers les Petits Frères de Jésus et fait son
noviciat à El Abiodh, en Algérie. Il est envoyé au Pakistan puis en Inde où il va découvrir toute la richesse de la musique indienne qu’il va étudier avec passion.

    En 1964, il est envoyé à Chamavéré, en Angola pour prendre en
charge la fraternité confiée aux Petits Frères de l’Evangile. Il est ordonné prêtre le 31 juillet 1965.

    "Après un bon coup de cafard et une tentation très forte de regret du
Pakistan et de l'Inde, je commence à aimer vraiment ce petit peuple qui mérite tellement qu'on l'aime. Mais, être responsable, sera souvent bien lourd pour moi. Je confie à votre amitié et votre prière, notre fraternité, afin d'être, pour les K'ungs, de vrais témoins de l'amour de Jésus".

    En 1970, dans un contexte politique difficile de la guerre
d’indépendance, les frères et les coopérants sont violemment chassés. François en sort avec un tympan en moins et avec une nouvelle passion: la catéchèse ! Il part à Abidjan et compose "Contes et Proverbes Africains", un recueil pour aider les catéchistes à puiser dans la sagesse de leur propre culture. Avec l’appui des communautés chrétiennes du nord-Cameroun et l’aide de beaucoup d’amis, il lance le projet "Jésus Mafa", 60 images illustrant la vie de Jésus. Ces images sont utilisées aujourd’hui dans le monde entier, et on les retrouve dans beaucoup de publications.

    En 1973, François est à Trosly, dans l’Arche de Jean Vanier. Il va
vivre 2 ans avec les plus petits de nos sociétés qui portent un handicap. Ce sont eux qui vont redonner vie à notre frère François alors qu’il passe par un moment difficile. Sa passion pour les plus petits ne le quittera jamais.

    En 1975, François arrive à Yaoundé. Les frères le choisissent
comme régional pour l’Afrique, et l’année suivante comme Prieur pour l’ensemble de la Fraternité : il est le successeur de René Voillaume. Avec toute son énergie, il visite les fraternités de tous les continents et nous écrit de longues lettres où il nous partage sa passion pour la Fraternité en nous répétant combien il nous aime. Mais après 3 ans, le Chapitre de 1979 choisit un autre Prieur, et il en est profondément blessé.

    En 1980, François retourne à Yaoundé. Il travaille dans plusieurs secteurs : la paroisse (formation des catéchistes, accompagnement des communautés de quartier et des charismatiques). Il leur écrit un petit livre "Prier pour vivre". Il anime des sessions pour aider les chrétiens à comprendre l'importance d'un engagement chrétien social et politique. Il compose alors de nombreuses brochures sur "La Doctrine Sociale de l’Eglise". Enfin il consacre une bonne partie de son temps à lancer une "médecine parallèle". Il compose un recueil ("le petit Vidil") qui permet de retrouver facilement des remèdes à partir des plantes du monde entier.

    En 1997, il part au Nord-Cameroun et rejoint les frères de Mayo-Ouldémé. Il aime cette fraternité et sa longue histoire. Assoiffé de justice, il cherche, comme infirmier et comme prêtre, comment aider les plus petits. Il n’a pas peur de dénoncer et de crier fort !

    En 2003, il revient en France, mais après tant d’années en Afrique, il
a du mal à trouver sa place, et le voilà de nouveau en dépression. Avec le soutien de sa famille et de ses amis, il part à Berck sans enthousiasme. Au bout d’un an, il accepte d’entrer dans la maison St Louis de Versailles. Dans le contexte très particulier d’une maison de retraite, François retrouve petit à petit son sourire et c’est dans la joie qu’il a pu fêter ses 80 ans.

    Le 21 octobre 2013, il a été mis en soins palliatifs dans un autre
centre, mais il voulait revenir dans "sa chambre" parmi ceux et celles avec qui il a parcouru une route encore plus surprenante que les routes africaines : solidarité dans le passage qu’on appelle "mort", mais qui est "vie".

    On peut garder comme un trésor le souhait que François a écrit dans
l’introduction de son livre sur la prière : "A tous ceux que ces pages aideront à prier, je leur souhaite de trouver la PAIX et la JOIE de Jésus".
François 2
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