"Petite Gazette de Béni-Abbès"
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(Raymond B PFJ, Bernard B PFE, Yvan S PFJ, Henri C PFE)




Janvier 2018
Des visites et des surprises

Fillette Berbere
   Décembre et janvier ont été, comme chaque année, des mois touristiques à Béni-Abbès. Autour du réveillon, c’est la cohue; beaucoup (surtout des jeunes) viennent passer le nouvel-an dans les dunes où sont installés des campements touristiques. Nous en recevons beaucoup qui sont curieux autant d’entrer dans une église (c’est une première pour beaucoup) plantée dans le désert que de rencontrer des Européens qui vivent heureux dans ces zones arides, alors qu’eux ne rêvent que de partir en Europe…
Certaines visites peuvent réserver des surprises. Un matin arrive une famille, un couple et deux grandes filles. Très occidentalisés. Madame précise : «Je suis originaire de Constantine, mais j’ai vécu et enseigné à Angers.» Bienvenue et en route pour l’histoire de Charles de Foucauld. Je suis vite interrompu: «J’ai lu plusieurs biographies, nous sommes allés à El Goléa sur sa tombe, je connais l’Assekrem…» Et la dame, qui a dû être prof d’uni, et à lu est connait tres bien le frère Charles de Foucauld...

   Je n’étais pas au bout de mes découvertes, ce matin-là. Je raccompagne la famille angevine et devant la porte attend un ami de Béni-Abbès, son fils et quatre copains du fils. «On peut visiter?» Au moment où je veux leur serrer la main, le père prend la mienne et la dirige vers la main de son fils : les cinq jeunes sont aveugles. Je précise ma méconnaissance de l’arabe. «Pas de problème!» et en route pour la visite en se tenant par la main: «Venez par-là, attention la marche…» Et ce qui me surprend le plus: il faut faire de tout des photos avec leurs portables… «C’est pour montrer à tous nos copains d’Oran !» Rarement vu des visiteurs repartir aussi heureux ! (Yvan)

   En janvier, le 12, nous avons fêté le nouvel-an berbère, appelé Yennayer. En Algérie, une décision présidentielle, annoncée le 27 décembre 2017, en a fait un jour chômé et… payé ; geste d’ouverture en direction des régions berbérophone, la Kabylie en tête! Mais le village voisin, Igli, est berbérophone. Nous avons marqué ce premier jour de l’an 2968, selon ce calendrier, avec une famille de nos amis, au jardin ; les enfants avaient sorti leurs plus beaux costumes.



Février
Des gouttes de pluie…


   En février, on sort petit à petit du froid hivernal, quand l’eau est encore parfois gelée le matin dans les tuyaux d’arrosage des palmiers. Les légumes poussent quand même. Ils sont un régal pour notre table. Mais le niveau d’eau des puits diminue de plus en plus. Ceux des voisins sont déjà à sec malgré des pluies; des gouttes de pluie devrais-je dire: le pluviomètre de la station de météo de Béni-Abbès n’a pas réussi à enregistrer: ça a dû s’évaporer avant d’arriver au fond de l’appareil ! Mais il y a des traces de gouttes sur le sable…

Jardin    Les clôtures de nos deux jardins sont aussi bien endommagées à cause des chameaux qui (ne trouvant rien d’autre) mangent les branches de palmier qui les composent; des termites qui s’en prennent aux poteaux et des vents parfois violents les renversent. Mais Raymond, avec patience et méthode, répare au moyen de roseaux bien liés ensemble.

   Cette semaine, nous étions dans une famille endeuillée, une femme décédée soudainement. Sous la tente du deuil, avant le verre de thé, des passages du Coran sont chantés; nous étions portés par cette psalmodie religieuse, incantatoire, mais probablement avec des passages pas toujours très pacifiques ; le soir venu nous étions dans notre chapelle avec des psaumes qui, eux aussi, ont parfois un langage violent…

   Les visiteurs sont moins nombreux. A signaler une importante délégation suisse: une équipe médicale d’ophtalmologues, médecins, infirmiers venant de la région de Fribourg est venue une dizaine de jours à l’hôpital de Béni-Abbès assurer des soins, en particulier des opérations de la cataracte par dizaines. Les patients venaient de toute la région. Cette équipe qui rend le même service chaque année dans différentes régions du pays était organisée par une infirmière retraitée qui porte un nom bien gruérien mais qui est d’origine algérienne.




Mars
Remplacer les abeilles

Polen    Les palmiers sont au rendez-vous du printemps avec beaucoup de fleurs; Henri, Bernard,Fleur palmier f Yvan les aident pour assurer une fécondation parfaite des fleurs. En clair, il faut remplacer les abeilles qui ne sont pas intéressées par ce travail. Pour cela il faut monter à la cime du seul palmier mâle du jardin, y chercher du pollen et aller saupoudrer les fleurs écloses qui sont aux sommets des autres palmiers femelles; une fois deux fois, trois fois… C’est ça qui garde Henri en bonne forme, estime Raymond.

   Le 9 mars, rencontre importante: nous avons accueilli la réunion annuelle du Secteur sud-ouest du Diocèse du Sahara. Un immense Secteur qui va de Figuig à la frontière du Mali; donc du nord au sud environ 1’100 km; d’est en ouest à peine moins. Nous ont rejoints, nous quatre et les petites sœurs nos voisines, quatre autres diocésains : un prêtre qui est seul à Adrar et trois religieuses qui sont à Timimoun. Mais au moins huit nationalités différentes! Minuscule cellule de cette Église du Sahara qui, par ailleurs, n’est pas très peuplé. Mais c’est une occasion de partages et nous avons passé 24 heures bien agréables entre frères et sœurs.

Recontre Diocésé




Avril
Pâques, fête internationale

Amis Chetiens  Début avril, des amis d’Alger, Jean et Thérèse, ont fait le voyage pour vivre Pâques avec nous. Les petites sœurs ont choisi de faire les lectures dans les langues de leurs pays d’origine, pour manifester l’internationalité de la communauté que nous formons.

  Le lendemain de Pâques c’est la jeunesse qui remplissait la cour de l’ermitage, tous étudiants et étudiantes chrétiens sub-sahariens des universités de l’Oranais. Ils étaient une cinquantaine dans la chapelle pour la messe présidée par leur aumônier, africain lui aussi. Les beaux chants polyphoniques animaient la liturgie. Un frère mariste catalan, organisateur du voyage, prépara une grande ‘paella’ dans la cour de l’ermitage. Le lendemain, cette jeunesse fit un tour dans l’Erg avec quatre chameaux, ce qui permit à chacun à son tour de voyager sur ces somptueuses montures du désert pendant au moins un petit quart d’heure…



Mai
Le ramadan
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Henry
   Le mois de mai, cette année est marqué à Béni Abbés (comme dans l’ensemble du monde musulman) par l’entrée dans le mois du jeûne, le Ramadan. Avec le jeûne durant toute la journée (y compris les boissons malgré la chaleur), les deux temps forts de cette période sont la prière et le partage. Après le repas de la rupture du jeûne, au coucher du soleil, beaucoup de nos amis aiment se retrouver à la mosquée pour écouter le Coran, les homélies et prier. Ce mois de Ramadan est aussi un mois de partage plus intense. Chaque magasin a sur le seuil de la porte un grand sac dans lequel on peut mettre des denrées alimentaires qui seront distribuées aux plus nécessiteux. Les associations caritatives se chargent aussi de faire des distributions aux plus pauvres qui reçoivent un «couffin du ramadan». Même les voyageurs, la nuit, rencontrent sur leur route des tables garnies de repas gratuits.

  Concrètement, pour nous, comment vivons-nous cette solidarité? Les amis du village, les voisines souvent, nous apportent la ‘‘harira’’. C’est une soupe très riche que l’on mange à la rupture du jeûne, après le lait et les dattes. Et comme on ne rend jamais la soupière vide, nous partageons à notre tour les légumes du jardin.

   Ce mois de mai a été aussi pour nous un temps de vie familiale. Nous avons accueilli deux familles et leurs enfants, l’une française et l’autre algérienne. Les quatre grands-pères que nous sommes s’en sont trouvés rajeunis.



Juin
Départ des petites sœurs

  Le mois de ramadan s’est terminé le 14 juin par l’Aïd el-Fitr, la petite fête ; caractéristiques : les femmes préparent pour cette fin de jeûne des tonnes de pâtisseries toutes meilleures les unes que les autres, et les enfants reçoivent des habits neufs.

   Mais l’événement marquant et le plus triste de ce mois et de cette année, pour nous et pour elles, c’est l’annonce du départ des petites sœurs de Béni-Abbés. Une date ! Après deux jours de réunion de toute la région avec des conseillères venues de Rome, il a été décidé de fermer deux de leurs cinq fraternités qui restaient en Algérie. La raison: l’âge, le manque de relève, des besoins dans les pays d’origine des petites sœurs. Ainsi, après avoir quitté ces dernières années Tamanrasset et El Abiodh, c’est au tour de Béni-Abbés et d’une des fraternités d’Alger. Décision qui nous a beaucoup surpris par sa soudaineté fulgurante.

Les Soeurs

A gauche: Anne-Bénédicte (partie en Belgique depuis), Béatrice, Henry, Raymond, Iwona, Bernard, Anna-Loan.
Au centre, assise, Gabrielle, Marie-Dominique (Safia).
Photo prise en octobre, le photographe, Yvan, est resté derrière le viseur.


1950   Nous partageons la souffrance des sœurs qui ont passé des années, de longues années dans ce pays, y créant de très nombreux liens d’amitié, y prenant racine. Et aussi les questions des voisins: pourquoi quitter ce beau pays oû il y a tout ce qu’il faut pour vivre heureux? Les départs ont lieu ces jours, et il y a des larmes au moment d’embarquer dans le car qui part vers le Nord…
  Pour nous, c’est un changement important: la chapelle va nous paraître bien grande, la liturgie moins animée et on n’aura plus les gâteaux que les sœurs préparaient à chaque anniversaire des frères…

  Pour l’Histoire, signalons que la première fraternité des PS est arrivée en vue de Béni-Abbés le 7 novembre 1950. Il avait fallu, cette année-là, attendre la décrue pour traverser l’oued et s’installer dans des bâtiments (encore en construction) le 11 novembre: il y avait quatre sœurs et Jean-Marie Cortade comme aumônier. La première pierre de la future fraternité avait été bénie 9 mois avant par René Voillaume.


Juillet
Au chevet d’une maman


Juillet, mois particulièrement chaleureux. Raymond, qui craint la température estivale, a migré dans les montagnes du Hoggar; il passera deux mois à l’Assekrem.

Yvan Le 22, Yvan est parti rapidement en Suisse pour être auprès de sa maman dont la santé s’était subitement dégradée; à 95 ans, elle n’avait jamais été malade! Il l’a rejointe dans le home où elle vivait depuis deux ans: «Quand je suis arrivé auprès d’elle, elle était très peu consciente. Avec un traitement anti-douleurs, elle alla un peu mieux, me reconnaissait Je lui prenais la main, souriant de ces confusions, la rassurant, et elle souriait à son tour. On a pu l’assoir dans un fauteuil et un matin, on a été voir, dans un minuscule jardin de la maison de retraite, les tomates qu’elle avait semées. Au-dessus de son lit, ma mère avait voulu un grand crucifix qu’elle avait reçu le jour de son mariage, cadeau de ses copines militantes de la JOC de l’époque. Elle le fixait souvent, ce Christ en agonie. Et parfois me disait: "J’ai soif" … Mystère de la souffrance…»…

Bernard et Henri s’occupent de la maison, mais ils sont le plus souvent sur les échelles dans le jardin pour la cueillette des dattes qui bat son plein. La saison des dattes a toujours son rituel ; les premières dattes sont données aux amis et voisins comme « sadaqa » (don des prémices). Puis la vente directe à la maison ou sur commande au domicile des clients.


Août
Aïd el Kebir

   Août a encore été assez clément. Les nuits sont plus fraîches (28°) et l’après-midi la température ne dépasse plus les 42° à l’ombre.
Grillades   
    Avec le village, Bernard et Henri ont fêté l’Aïd, la fête du mouton. Un rappel (avec le geste de l’Ange qui arrête le bras d’Abraham levé pour égorger son fils) que le temps des sacrifices d’enfants est révolu. Un progrès bien sûr à l’époque, mais pas suffisant pour certains et certaines qui, aujourd’hui, pensent que tuer un animal est encore trop cruel. Quoi qu’il en soit, pour cette fête, c’est l’habitude à Béni Abbés de passer de maison en maison pour dire «Mabrouk l’Aïd» (Bonne Fête). Et en retour le visiteur reçoit de délicieuses brochettes, foie ou viande tendre enrobées de crépine du mouton, grillées sur la braise d’un bois choisi ramené du désert…

Vous flairez le fumet, non? Et beaucoup de familles nous offre un morceau de l’agneau immolé. A cette période, les bouchers de Béni-Abbès prennent des vacances…




Septembre
Une petite année de dattes
Dattes
LRaymond a température devient de plus en plus agréable et à l’heure; il est tombé même une petite pluie rafraîchissante. La cueillette et la vente des dattes continue; elles sont petites cette année (manque d’eau) et ont été attaquées par la «boufaroua», une araignée microscopique qui couvre le fruit et suce le sucre. Nous avons même commencé la vente des dattes pour les chameaux.

Yvan est revenu de Suisse  laissant sa maman en meilleure forme. Il serait bien resté mais le renouvellement de sa carte de séjour est une démarche impérative. Henri et Bernard sont également dans les mêmes démarches administratives, en attente de d’une nouvelle carte de résident qui se fait attendre depuis déjà un certain temps.

Raymond est revenu enchanté de son séjour dans ces montagnes du Hoggar, où Foucauld avait construit une cabane en pierre. Les deux frères permanents ont eu à s’occuper d’autres retraitants et visiteurs durant cet été marqué exceptionnellement, au centre du Sahara, par des pluies fréquentes. Résultat: une floraison aussi exceptionnelle d’armoises rouges.



Octobre
Les événements se suivent
Ville
   Ces dernières semaines ont été remplies d'évènements. Le plus important est sans conteste le départ des deux dernières petites sœurs. Après un dernier repas partagé chez nous, elles se sont embarquées pour Alger. Depuis des mois nous attendions ce jour. Elles nous ont laissé les clés, un voisin a pris en charge leur jardin. Il n'y aura plus de présence continue des Petites Sœurs à Béni Abbés. 


   Pour nous consoler, nous avons accueilli des visites de quelques jours, des Focolare de Tlemcen, un couple d’Oran, des Suisses quelques jours, et Bruno, le frère de Xavier, qui est venu partager notre vie pendant trois semaines.

   Bernard se remet bien d'une sévère intoxication alimentaire, il ne pouvait plus bouger. On avait craint un AVC! Avec l'automne, Henri a repris ses semis; pour cela il bénéficie de l'aide de Bruno.

Table   Le 21 octobre, Yvan est reparti pour la Suisse: sa mère qui allait mieux après l’alerte de l’été, s’est endormie paisiblement dans la nuit. La messe du dernier à-Dieu a été célébrée à Payerne, la ville où elle a toujours vécu ; et nombreux furent ceux qui sont venus lui dire un grand merci pour cette longue vie consacrée à ses enfants, à ses relations, à ses amis, à qui elle a toujours «donné le meilleur d’elle-même, écrivent ses enfants dans le faire-part. Depuis le décès de notre papa, il y a 60 ans, ce ne fut pas toujours facile, et il t’a fallu gagner de quoi nous faire vivre. Tu nous as appris l’amitié et la joie de vivre, tu nous as guidée sur les chemins de la vie mais en nous laissant le choix de la direction, tu nous as appris que le partage apporte autant à celui qui donne qu’à celui qui reçoit, toi qui as passé toute ta vie à donner, à aimer.»

   Dans le village, nous sommes associés aux grands moments de la vie et dans les deuils, l’acceptation de la volonté de Dieu surpasse la tristesse, les pleurs. C’est dans cet esprit que mes voisins m’ont invités à vivre cette séparation, de cette entrée dans la Lumière d’une mère qui reste unique, comme pour chacun d’entre nous.


Novembre
Le mouloud
Salades

   Le 7 arrivait notre évêque qui resta deux jours avec nous. Le 13, Yvan était de retour; cela a rendu plus léger l’accueil des nombreux visiteurs de l’ermitage qui frappent à la porte ces temps-ci.

   Cette année le Mouloud, fête de la naissance du Fete prophète Mohammed et grande fête de Béni Abbés, a eu lieu le 19 novembre au soir. Cette année, Bernard prend des précautions: «Je suis allé voir les festivités avec du coton dans les oreilles, le ‘Baroud’ fait un pétard du tonnerre.» Nos oreilles deviennent délicates, avec les années. Nombreux sont ceux qui viennent de partout pour le Mouloud à Béni Abbés qui a acquis sa réputation nationale.

   Le 22, venait nous visiter le vicaire général qui reste avec nous une petite semaine, occasion de parler de notre diocèse et de ses fragilités.

   Pendant ce temps-là, «tout pousse» au jardin et nous mangeons déjà nos salades, nos radis, nos mange-tout, tout cela grâce surtout à Henri et maintenant à Yvan. La cueillette des dattes n’est pas tout à fait terminée, il en reste pour les chameaux, les chèvres et les moutons.


Décembre
Béatifications à Oran : fête de la fraternité


   L’événement marquant de ce mois s’est passé à Oran les 7/8 et 9 décembre: la cérémonie de béatifications des 19 religieux qui ont été tués en Algérie durant les «années noires». Raymond nous a représenté. Et ce fut un événement pour le pays, relayé par les journaux, les TV; même des voisins dans le village nous en parlent. Ce qui aurait pu être une cérémonie «catho», une autocélébration de l’Eglise algérienne, a été un grand moment de «vie ensemble»: une veillée avec d’émouvants témoignages, par exemple deMartyrs la mère de Mohammed, chauffeur de Pierre Claverie, tué avec lui; une chorale soufie, la participation du ministre des affaires religieuses, une prière commune (avec un cardinal) à la grande mosquée pour les 114 imans tués durant ces années noires. Jean-Paul Vesco, l’évêque d’Oran, le signalait dans une interview: «On aurait pu craindre que cette béatification (un mot que personne ne connaît en Algérie) aurait pu être interprétée comme l’acte d’une Eglise qui se glorifie: “ces martyrs tués par des infâmes musulmans“. Nous avons mis en avant ces tués avec des musulmans. Le message “béatification = fraternité“ est passé. C’est une volonté de rentrer en fraternité. Nous avons réalisé samedi qu’il s’agissait bien de cela: vivre en frères malgré nos Oran différences religieuses. Nous voulons une Église discrète parce que respectueuse. C’est le témoignage que nous pouvons donner.»

   Quelques visites, des gens de la région. Les jours sont plus courts, les nuits (relativement) froides ; les activités ne démarrent qu’après s’être réchauffés aux rayons du soleil levant ou aux flammes d’un feu dans le jardin, manière de nettoyer les vieilles palmes sèches. Il y a déjà des récoltes, mais il faut encore semer ou planter pour la production printanière. Comme l’eau baisse dans les puits, nous avons engagé de gros moyens: trois spécialistes sont venus d’abord avec une perforatrice électrique, puis avec un gros compresseur et un marteau-piqueur. Mais ils sont tombés sur une roche dure, du silex, qui a résisté au burin des outils; tout vibrait autour du puits mais la pierre ne s’est pas cassée. On a quand même quelques litres d’eau en plus.
Puit
   Décembre, c’est le retour de la saison touristique. Comme le Musée Saharien est fermé pour réparations, que le vieux ksar est en partie effondré, que l’eau de la piscine est quand même un peu fraîche en cette saison, la grande dune encombrée, l’ermitage reste une attraction importante dans la région et les visiteurs y sont nombreux surtout, surtout durant la quinzaine des vacances scolaires, fin décembre, début janvier. Il y a des pointes: 4-5 cars en même temps, 150 à 200 personnes qui se presse à l’entrée de la chapelle. Le 30 décembre, une douzaine de cars dans la journée. Du matin au soir, on explique la vie de Charles de Foucauld… A peine le temps de manger à midi!

Touristes
 
Visites
  Deux photos prisent quasiment au même moment, le matin.
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Raymond, bonnet noir, au centre, explique… 
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   Les visiteurs traversent ensuite la chapelle, s’arrêtent dans le «musée» et se retrouvent dans la cour intérieure.
Le tout tranquillement….




    Nous avons fêté Noël en «petit comité» : les petites sœurs qui ont quitté Béni-Abbès formaient plus de la moitié de la «paroisse» et Bernard est parti dans sa famille, sillonnant la douce France où beaucoup se disent mécontents…

    Notre crèche de Noël fait aussi dans la simplicité. Elle a été dessinée par une petite sœur coréenne, il y a quelques années.

Bonne année à tous, de la part de la fraternité de Béni-Abbès,


Creche

 
Yvan,   6 janvier 2019