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Rencontre des frères de moins de 50 ans, à Arusha en Tanzanie Décembre 2014


De Gustavo Mahangwe


Gustavo

Avant tout je voudrais exprimer ma gratitude à la Fraternité Centrale pour avoir pensé à organiser cette rencontre des frères de moins de 50 ans. Cela a été une expérience vraiment unique et enrichissante en plus du fait de pouvoir nous connaître les uns les autres un peu plus.

Avant d'arriver à Arusha les frères ont passé quelques jours à Nairobi où Alain et Bruno les ont accueillis en Afrique de l'Est. Ils ont visité quelques amis des frères et bien sûr des gens avec lesquels Alain a travaillé à Uzima et aussi ceux qu'il a dirigés dans les "retraites dans la vie".

De Nairobi les frères sont arrivés à Arusha dans l'après-midi du 9 décembre. Il y avait Héctor du Mexique, Gianluca et Michael de Leipzig, Alberto de Spello, Gabriel de l'année commune et tous les frères africains. Giuliano était avec nous et il a aidé dans les traductions car Héctor ne parle ni anglais ni français.

L e 10 au matin, divisés en 3 groupes, chaque groupe guidé par un frère africain, nous avons découvert les environs: voisinage, lieu de travail, quelques frères etc.

Le 13, nous étions tous à Mlangarini pour participer à la célébration pendant laquelle Gil Bariyanga a prononcé ses premiers vœux et Julius Muasya a renouvelé les siens. Cela a été très beau et les deux avaient invité quelques uns de leurs amis. Dans l'après-midi, nous avons eu l'opportunité de rencontrer Marta et Musa. Marta est une dame albinos qui est très engagée dans l'aide aux albinos sur Arusha ; elle a adopté Musa, petit enfant qui est aussi albinos, car sa vie était en danger. La situation des albinos n'est vraiment pas facile dans cette partie du monde. Il y a aussi une forte croyance que certaines parties du corps des albinos peuvent être une source de réussite économique et elles sont utilisées dans le monde de la sorcellerie. Nous avons été tous très impressionnés par l'histoire de Marta et par celle de Musa.

Le jour suivant nous avons eu une session avec pte Sr. Wambuy. Elle est venue exprès pour nous depuis Nairobi. Elle nous a parlé sur l'interculturalité. Juste pour vous donner une idée, on était onze de trois continents et de 8 nationalités. Elle nous a conscientisés sur comment la culture nous forme mais aussi peut nous déformer. D'un côté, la culture nous donne de bonnes valeurs pour la vie, mais de l'autre, elle nous sépare des autres et crée des préjudices. Vivre dans l'interculturalité signifie d'apprendre de nouvelles valeurs, des choses nouvelles, et donc ce n'est jamais fini. Cela doit évoluer, s'ouvrir à d'autres modèles. Il est important d'essayer de défaire ce qui nous a été donné et cela nécessite une conversion du cœur. Notre appel à suivre Jésus est une invitation vers la croissance, un appel à une nouvelle création qui apporte espoir, car nous sommes toujours en train de changer, et cela comporte des défis. En cela nous sommes en accord avec Emmanuel Asi qui, quand il regarde des valeurs de "Nazareth", voit la culture comme quelque chose de spirituel. Nous avons terminé cette session avec un bon partage sur comment l'interculturalité a affecté chacun de nous : positivement et négativement. Ce genre de partage peut se faire encore et encore dans nos fraternités pour nous aider toujours plus les uns les autres. Je regrette, mais je ne suis pas capable d'en dire plus sur ce partage et sa dynamique.

Groupe 50

Le jour après la session, nous avons passé un bon moment dans un des parcs nationaux: Tarangire. Oui, la création est merveilleuse : nous avons vu des centaines d'éléphants, plusieurs animaux sauvages, et à la fin du jour, nous avons vu celui que nous cherchions le plus, le roi de la savane : le lion ! Après cette visite dans le parc, le jour suivant nous sommes partis pour quelques jours de rencontres et retraites dans un centre des sœurs capucines à Sanya Juu. Elles ont un centre pour la formation des catéchistes. L'endroit est très beau et nous avons souvent pu voir le Kilimandjaro. Durant ces journées, nous avons pu nous connaître les uns les autres, chacun avec son histoire et son chemin dans la Fraternité, jusqu'à maintenant. Cela a été vraiment enrichissant, et une des prises de conscience que nous avons pu faire a été que nous vivons quelque chose de merveilleux, même si la vie communautaire paraît être un défi pour tous. J'ai aimé la manière dont Gianluca a exprimé cela : "la vie communautaire est belle, mais elle n'est pas toujours facile"…


En petits groupes nous avons partagé les questions suivantes :

  1. Comment tu penses et tu désires que la spiritualité de Charles de Foucauld soit exprimée dans le futur, dans ton contexte?

  2. En vue d'un futur plus lumineux, qu'est-ce que tu penses sage de partager de tes blessures et de tes défis?

  3. En vue d'avoir un meilleur futur, qu'est-ce que tu vois, en priorité, qui pourrait être fait pour toi et pour la congrégation?

Comme vous pouvez l'imaginer, ces questions nous ont provoqués à partager beaucoup de désirs, de rêves, de questions, mais aussi elles ont fait surgir notre espérance et confiance dans le Maître de l'impossible pour le futur… Cela, à travers la qualité de vie des frères dans le monde… Je parle des PFJ comme des PFE…

Le 22 décembre, Alain est arrivé vers midi pour nous guider dans une journée de retraite. Pendant cette journée, Alain nous a partagé son expérience profonde à Kangemi (Nairobi) avec le groupe d'Uzima (malades du Sida et leur famille) et il nous a parlé aussi des gens qu'il aide pour vivre leur "retraite dans la vie" selon la spiritualité ignatienne. Oui, tout cela est très beau si seulement nous sommes assez attentifs à reconnaître comment les gens simples nous enseignent: ils prennent la vie de la manière la plus positive possible et savent exprimer leur totale confiance en Dieu.

Je regrette de n'avoir pas su décrire tout le partage que nous avons eu en petits groupes ou dans des dialogues plus personnels. Vous pouvez imaginer combien cela serait difficile à faire, mais je peux dire que nous tous, nous étions vraiment contents de vivre ce temps ensemble entre frères, et que nous nous sommes beaucoup encouragés les uns les autres.

Nous avons vécu avec joie le jour de Noël, et Gianluca a été l'homme du jour, tellement il était bien habillé.

Il reste maintenant à chacun de nous d'essayer d'écrire quelque chose de personnel en vue du Chapitre.

Je voudrais terminer en rappelant à mon frère Michael que, dans notre contexte africain, cela est tout à fait normal de voyager en bus avec une "vraie poule vivante" à côté de son siège !

  Groupe noms