Petits échos de la Marche retraite itinérante


« Marche en Lozère 2012 »  


  Sous bois
    La marche. La Lozère. Les autres. Le silence. La prière. Se retrouver. Sortir du bruit quotidien. Partager.

  Proposition estivale de mes amis et voisins P’tits Frères de Jésus et de l'Évangile impossible à refuser !

    Mes frères et sœurs de marche viennent de partout, réunis par le seul désir de prier, de marcher, de se découvrir. Pour moi, marcher c’est un plaisir. Porter le sac, j’aime bien; tant mieux si ça monte, si c’est un peu dur. Ca fortifie le corps, permet de s’éprouver, de se brusquer. De sortir de soi, ce à quoi le Christ nous convie à chaque instant.

    Mais je ne suis pas là pour uniquement crapahuter. Mes frères et sœurs de marche sont 20 et je ne les ai pas choisis. Ils me sont donnés par les mystères de la Vie. Et ce n’est pas si facile que ça à vivre la charité fraternelle ! Gambader devant comme cela me plaît ou ralentir attendre le compagnon qui peine derrière ou tout simplement prend son temps ?

    Difficile de décrire le plus beau moment de cette marche. J’ai été tellement ému par ces cathédrales naturelles dans lesquelles nous avons plusieurs fois célébré l’Eucharistie. Comme une petite communauté de Chrétiens errants, trouvant en Jésus le désir d’avancer. Les temps de partage aussi m’ont touché. En petits groupes ou tous ensemble dans l’église de Villefort chacun se livre peu à peu. Mais qu’il est dur de s’ouvrir aux autres. Combien sont nombreuses mes peurs, mes timidités. Pourtant la fraternité est à ce prix.

    Et puis surtout il y a … la joie !! Car quand même, on a bien prié, on a bien marché, mangé et peiné (ah les compeeds et les excès de pruneaux !!), mais aussi on a bien rigolé ! Des baignades, voulues ou non (coucou Elodie !), des batailles d’eau et de … ( euh, n’est-ce-pas Christine !), des blagues vaseuses ( ah Francis, elles me manquent avant de dormir..), beaucoup de sourires et de grands moments de théâtre !

    Quelle semaine ! Merci à vous tous et toutes frères et sœurs, consacrées ou non, pour tout cela.

    Et maintenant ? Le quotidien a repris, le temps ordinaire. Me voici revenu dans mon petit Nazareth, tentant bien pauvrement de garder cet élan estival. Bonne route à chacun, chacune, et à toi, l’ami qui hésite pour l’édition 2013, fonce camarade !!

Fraternellement, Yann.


Chapelle


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    « Il faut passer par le désert et y séjourner pour recevoir la grâce de Dieu… » ce sont ces mots bien connus du frère Charles qui ont donné le rythme de la nouvelle marche itinérante Foucauld … grâce à Lara (disciple de l’Evangile qui a rejoint cette année l’équipe d’organisation avec Gabriel, Christophe, Xavier, Carmen et moi-même) nous avons pu les chanter et les faire nôtres en traversant le désert de Lozère.

    Nous étions un grand groupe de 15 jeunes plus nous 6, une belle diversité tant au niveau des lieux d’origines que des chemins et sensibilités spirituelles, également des capacités, rythmes et caractères… Comment cela peut-il marcher ? Et bien justement je pense grâce à la marche et le désir que portait chacun de vivre cette aventure à la fois physique, spirituelle et fraternelle. « Va quitte ton pays…. » cette phrase a pu faire écho avec leur désir de couper avec le quotidien et de creuser en soi un espace pour la rencontre avec Dieu et les compagnons de marche.

    J’étais émerveillée encore cette année du travail de l’Esprit en chacun et entre tous pour nous donner de faire corps et de marcher ensemble, émerveillée aussi de la confiance que les jeunes nous faisaient et de leur bonne volonté pour entrer dans l’aventure proposée.

    Beaucoup ont été touchés par la bonne organisation et la bonne ambiance, aussi par l’entraide et le soutien fraternels face aux intempéries (orages et pluies les deux premiers jours) et petits maux de ventre, de tête et de pieds qui étaient aussi au rendez-vous… la marche fait vivre quelque chose du dépassement de soi et la récompense qui suit.

    Chemin faisant, nous avons traversé et contemplé des paysages magnifiques qui nous ouvraient à la louange au Dieu créateur et à cette joie d’être petit au cœur de cette immensité : oui vraiment « Tu es le Dieu des grands espaces et des larges horizons »

    Nos célébrations dans des « cathédrales grandeur nature » embellies par nos chants et les sons de guitares et de flûte avaient le goût de vraies communions.

elodie    J’ai été marquée tout particulièrement cette année par le texte des pélerins d’Emmaüs et cette invitation à marcher avec tout ce que nous portons de doutes, de questions, d’interrogations, d’insatisfactions, de sentiments d’échecs, de ratés en nous laissant rejoindre par le Ressuscité qui vient à notre rencontre, se laisse reconnaître à travers nos partages et nous donne de repartir autrement.

    Tout au long de la route, je faisais mienne cette prière de Madeleine Delbrêl : « Seigneur, que cette écorce qui me couvre ne vous soit pas un barrage : passez ! »

Un autre mot m’a habité à travers un chant en italien proposé par Lara « El Signore te ristaure » que j’entendais à la fois dans le sens du renouvellement : nous refait une santé, et aussi nous nous nourrit ». Oui le Seigneur nous restaure…

    Et à propos de restauration, nous avons eu le luxe de manger bio toute la semaine grâce à des amis de Gabriel maraîchers en Lozère qui nous avaient fournis en légumes… les estomacs ont été comblés.. Cela nous a même valu une transformation humoristique de la phrase de Charles de Foucauld lors de la veillée festive « Il faut passer par le dessert et le goûter pour recevoir la grâce de Dieu »… Dieu se sert de tout !

    Belle route à chacun, dans la foi que chaque pas a un sens puisqu’Il marche avec nous. Qu’Il vous découvre toujours plus chemin faisant son « Visage d’homme aux traits de Dieu ».

Je vous embrasse fraternellement,

Elodie

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    ll est pour moi pas si facile de trouver les mots pour décrire ce que j’ai vécu durant cette retraite itinérante. Voici quelques échos, clin Dieu de cette marche :

  • « Va pour toi » : la traduction qu’Elodie nous a donné pour expliquer le « Pars, quitte ton pays ». Je réalise que j’ai profité de cette marche pour prendre du temps pour moi, pour mieux cerner ma vie… et approfondir ma relation avec Jésus. La marche en silence m’a aidé à cela, à prier, à trouver un sens.

  • « Lâcher prise ». Moi qui suis souvent dans la préparation, l’animation, cette semaine m’aura fait découvrir campun peu plus l’importance de se laisser porter par les autres, l’expérience de décrocher et de laisser faire… Ceci n’était pas si facile… mais j’ai vraiment la sensation de m’être laissée porter. Merci à tous ceux qui ont rendu possible cela. 

  • « l’abandon » : Je crois avoir vécu lors de la journée Eucharistie une des plus belles journées. En effet, le fait de porter Jésus m’a permis de mieux sentir son amour, de le reconnaitre comme les compagnons d’Emmaüs à la fraction du pain. C’est en ce sens que j’ai vécu de manière particulière la communion qui a suivi au Mas de la Barque : une réelle redécouverte de ce sacrement. .. et la sensation très forte que Jésus était là, avec moi… et me donnait tout son amour. L’Expérience de s’abandonner complètement à lui.

La journée désert s’est enchaîné dans cet esprit : s’abandonner, seule, dans les bras de Jésus… et avancer pas après pas sur le chemin… mais aussi sur le chemin de la vie en trouvant des réponses.

  • « Nazareth » : Charles de Foucauld a cette richesse de nous rappeler la vie cachée de Jésus, la vie quotidienne… et trouver ainsi ma juste place… en étant Marthe, mais aussi Marie ! Et j’ai vraiment l’impression cette semaine d’avoir était plus Marie que Marthe ; à la différence du quotidien. Par votre organisation, merci de m’avoir permis de vivre un peu plus cette expérience.

  • Le chemin Emmaüs a été pour moi une belle expérience… celle surtout d’oser se dire, se confier… et laisser Jésus nous rejoindre pour nous permettre de mieux nous écouter. Se promettre de prier l’une pour l’autre pour que l’on puisse avancer sur notre chemin. Un beau moment, une belle rencontre.

Tous ces instants variés m’ont permis de me redécouvrir, de mieux comprendre… et de mieux apprécier la spiritualité de Charles de Foucauld. A travers ce désert, oui, j’ai pu rencontrer Jésus.. .et j’ai aussi pu répondre à mes questions de manière plus sereine, en paix…en étant heureuse de l’expérience.

Merci à chacun de vous pour ce que vous m’avez apporté. Pardon de ne pas avoir pu parfois exprimer certaines choses oralement… et d’avoir été parfois discrète (trop ?). Merci d’avoir respecté cela… de ne pas avoir forcé. Ainsi vous m’avez permis de rentrer heureuse et contente de cette expérience.

Bonne route à chacun dans sa mission.    A bientôt, peut-être à Viviers, un de ces jours !

Avec toute mon amitié,

Pascale




Groupe


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