Rencontre des Jeunes (Charles de Foucauld)

Trosly 2015, avec Jean Vanier




    Les plus jeunes de la famille Charles de Foucauld ont vécu, cette année-ci, leur rencontre annuelle à Trosly avec Jean Vanier, du 6 au 11 novembre. Cela a été pour nous tous une belle occasion de fraternité, d’échange entre nous et avec Jean, de ressourcement, et nous désirons vous partager quelques pensées.



Foret    Nous étions un groupe de 22 : Petites Sœurs de l’Evangile e de Jésus, Petites Sœurs du Sacré-Cœur, Petits Frères de Jésus et de l’Evangile, Disciples de l’Evangile. Il y avait plusieurs nouveaux participants, mais un climat d’amitié et de fraternité a été créé rapidement. Cela nous a beaucoup aidés à nous connaitre et à partager ensemble les richesses et les difficultés de nos vies foucauldiennes. En particulier, on a dédié un après-midi à la présentation de quelques nouvelles expériences : les Petites Sœurs du Sacré-Cœur à la Courneuve, les Disciples de l’Evangile à Marseille, les Petites Sœurs de Jésus à Ceuta et à Calais.


    En plus, on a eu le grand cadeau de connaitre Jean Vanier et d’écouter son expérience. C’était quelque chose de formidable : quand on a devant soi Jean Vanier et on l’écoute parler, on a la claire impression que l’on est en face d’un témoin, dans le sens chrétien du mot. C’est une personne qui croit vraiment en ce qu’elle dit et a vraiment engagé toute sa vie au nom de sa foi.
Il nous a longuement parlé de la spiritualité de l’Arche comme d’une spiritualité de la rencontre, qui a bien de chose à dire à notre spiritualité aussi ! En particulier, il nous a aidés à regarder avec confiance notre propre humanité et celle de l’autre, et à réfléchir sur la valeur de la fraternité. On ne peut pas tout dire, mais on partage quand même quelque chose.


Jean V    Jean Vanier nous a accompagnés à découvrir l’essence de la rencontre avec l’autre : renoncer à vouloir changer l’autre selon nos schémas, mais accepter à « lui donner une présence », être avec lui, tel qu’il est, tel que nous sommes, « dans la joie d’être ensemble ».
Pour cela, c’est très important de se rappeler que chacun de nous a son histoire, avec ses richesses, mais ses blessures aussi. Alors il arrive, parfois, que l’autre réveille quelques-unes de nos blessures et nous le percevons comme une menace. Et pour l’autre, aussi, cela peut arriver.
Avec ses anecdotes et ses souvenirs, Jean Vanier nous a encouragés à reconnaitre que cela fait partie de notre nature humaine. Il y a un chemin à faire, c’est vrai, mais c’est aussi tout à fait normal et cela prend du temps. C’est le chemin pour faire tomber les murs, que nous bâtissons pour nous défendre, et nous ouvrir à l’autre dans la confiance. Avec d’autres mots, c’est « passer d’un cœur de pierre (qui a peur et se renferme) à un cœur de chair (qui accepte sa vulnérabilité et se laisse toucher par les autres) ».
Jean nous a indiqué un mot-clé pour définir la maturité humaine : la tendresse, c.-à-d., transmettre à l’autre, avec notre façon de regarder, d’écouter, de faire, la joie de le rencontrer tel qu’il est.


Armelle    Cela peut nous sembler un peu dur ou difficile, mais Jean Vanier nous a bien encouragés : ce n’est pas un chemin solitaire : Jésus (celui qui a fait tomber tous les murs et a apporté l’unité ; voir Ep) a promis de nous envoyer son Esprit, qui habite nos cœurs et qui est notre force. Il est alors essentiel de devenir de plus en plus amis de Jésus et se remettre entre ses mains.
En plus, c’est justement la rencontre avec l’autre, en particulier dans la vie communautaire, le lieu où apprendre à devenir de plus en plus humain, à laisser tomber les murs, a découvrir le « mot magique » : j’ai besoin de toi, parce que je n’arrive pas tout seul. La communauté est le lieu où nous pouvons partager nos faiblesses et nos blessures, l’un avec l’autre, et nous découvrir aimés tels que nous sommes, et aussi chargés d’une mission par Jésus tels que nous sommes.


    Jean Vanier a bien insisté sur la puissance évangélique de la fraternité pour les personnes qui viennent frapper à notre porte. Dans une culture qui enseigne qu’on ne vaut que si on réussit, si on gagne sur les autres, si on est impeccable, dans une communauté on fait expérience d’un lieu où les frères et les sœurs essaient à vivre mutuellement l’écoute, l’accueil, le pardon, la joie d’être ensemble, la gratuité. Cela fait dire : la paix, peut-être, est encore possible ! Jean nous a encouragés, presque envoyés, à être comme communautés « des fontaines de paix, qui puisent à la source qui est Jésus et deviennent des fleuves d’eau pour les autres ».


Six    En particulier, Jean nous a laissé deux icones évangéliques: la Samaritaine (Jn 4) et Lc 14 (inviter pour un repas les pauvres). Ce sont deux textes qui doivent nous inspirer dans notre façon de rencontrer les gens : apprendre la même douceur et gratuité de Jésus, qui a cherché ce qui était plus perdu par amour, parce que pour lui « toute personne est super ! »


    Toutes ses suggestions nous ont fait beaucoup penser à notre frère Charles, qui tout au long de sa vie est toujours allé à la rencontre de l’autre – surtout les plus pauvres. Il était poussé par sa personnelle rencontre avec Jésus, qui lui a fait découvrir chaque personne « comme un frère pour lequel Jésus est mort ». Comment ne pas penser à l’apostolat de la bonté de frère Charles comme à un apostolat de la tendresse aussi ?


    Nous avons quitté Trosly avec beaucoup de gratitude pour le Seigneur et pour Jean et toute la communauté de la Ferme. Cette rencontre a renforcé notre espérance par rapport à notre faible humanité en chemin et aussi par rapport au don de la fraternité. Donc, bon courage pour continuer à marcher sur les merveilleux pas de l’Evangile, à la suite de frère Charles.

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